Le Clementinum tient son nom de l’église dominicaine Saint Clément, qui a gagné ses lettres de noblesses lorsque les Jésuites décidèrent de l’entourer d’un certain nombre de bâtiments, entre 1556 et 1722, pour en faire un collège. Il s’agit du deuxième plus gros complexe de bâtiments de Prague, juste après le Château : il s’étend en effet sur 2 hectares, au cœur de la Vieille Ville !
Un peu d’histoire…
Parmi les architectes de renom qui ont participé à l’édification de ce complexe, on retrouve les Dietzenhofer, père et fils, figures centrales de l’architecture baroque de Prague.
De 1618, au début de la Guerre de Trente Ans, à 1773, date à laquelle Joseph II dissout l’ordre des Jésuites, le Collège du Clementinum est rattaché à l’Université Charles, et les Jésuites sont à la tête de cette institution.
Le Clementinum prend ensuite une ampleur nouvelle, lorsque le comte François Kinsky fait don de sa bibliothèque personnelle de plus de 8000 ouvrages au fonds du Collège. Il obtient également que la bibliothèque du Clementinum devienne bibliothèque publique et universitaire. Elle gagne également le titre de Bibliothèque royale et impériale.
Les merveilles du Clementinum
Le portrait du Comte Kinsky se trouve dans l’antichambre de l’incroyable bibliothèque baroque du Clementinum, à côté d’une reproduction du Codex de Vysehrad. Il s’agit d’un manuscrit contenant le récit des évangiles, ainsi que le déroulé du couronnement des souverains tchèques. On estime que cet ouvrage date de 1085, et qu’il a été réalisé en l’honneur du couronnement du premier roi de Bohême, Vratislav II. Mais certains experts pensent qu’il daterait plutôt des années 1070.
La bibliothèque baroque, achevée en 1772, accueillait à l’époque près de 75 000 volumes, principalement des œuvres scientifiques (mathématiques, astronomie, histoire, géographie…) et théologique (exégèse, liturgie…), la plupart en latin. On y trouve également plusieurs globes terrestres de divers types : astronomiques (sur lequel on retrouve les signes du zodiaque), géographiques (où manque l’Océanie, dont l’existence n’était pas encore connue à l’époque), etc. Ces œuvres sont un témoignage intéressant de la mentalité et des connaissances de l’époque : les représentations du règne animal dans différentes contrées lointaines, par exemple, sont souvent fantaisistes, à la lumière des connaissances actuelles.
La tour d’astronomie de Poudlard Prague
Mais le Clementinum n’accueille pas que cette incroyable bibliothèque. Haut lieu de sciences aux XVIIè et XVIIIè siècles, il est doté d’une tour d’astronomie depuis laquelle de nombreux savants sont venus observer les astres. On y trouve notamment la Salle du méridien, où passe, comme son nom l’indique, le méridien de Prague. Il est signifié par un fil très fin, sur lequel la position du soleil venait indiquer l’heure. Le dallage situé sous le fil permettait d’estimer l’heure le plus précisément possible, en fonction des mois de l’année. Cet endroit servait de référence, c’est de là que, depuis la première moitié du XIXè siècle, on annonçait midi à la population, à l’aide d’un jeu de drapeaux, puis d’un coup de canon.
Mais le plus beau, dans cette tour…c’est le panorama que l’on peut admirer depuis son sommet ! Pour moi, c’est, avec la merveilleuse bibliothèque, la raison principale pour visiter ce grand centre culturel : on peut déambuler tout autour de la tour, et jouir d’une vue imprenable sur l’ensemble de la ville. Du château à la Vieille Ville, en passant par le métronome géant de Letna, les jolis toits de tuile de Mala Strana et la couronne dorée du théâtre national, tout Prague se révèle à vos yeux ébahis. Et ça, ça n’a pas de prix.
1 comment